Des primates de retour aux alentours de la forêt de Kounounkan
Un programme de restauration des zones dégradées de la réserve naturelle de Kounounkan est mis place en 2020 par le RENASCEDD et les communautés riveraine de Kamalayah, dans la sous-préfecture de Moussayah. Un premier pas vers la restauration des faunes sauvages.

La restauration des forêts et leur protection restent indéniablement le meilleur moyen de protection de la faune sauvage. En avril 2020, le Réseau National de la Société Civile pour l’Environnement et le Développement Durable et les communautés, grâce à l’appui financier de l’ambassade de France en Guinée, ont initié un projet de restauration des zones dégradées de la réserve naturelle de Kounounkan. L’objectif étant de créer une ceinture verte entre la réserve et les villages riverains. Cela s’est matérialisé par le reboisement de 13 000 plants composés des essences locales et exotiques.

Ainsi, au bout de trois ans une petite forêt touffue jaillie de terre et favorise le retour des primates qui s’étaient retranchés dans la forêt primaire quand il y a eu une déforestation de la zone en 2014. Parmi eux, on dénombre les Cercopithèques, les colobes rouges, les babouins et les chimpanzés (récemment). « Cela fait plusieurs années qu’on ne les voyait plus aux alentours du village. Avant, ils venaient cueillir les mangues, les bananes et d’autres fruits dans les plantations les plus proches de la forêt. Mais depuis le grand défrichement qui a été réalisé ici pour la culture du riz, on ne voit plus. » raconte Kerfalla Sylla, guide local.
Au-delà du retour des singes, les ressources forestières se rapprochent des communautés
L’autre objectif du projet était de mettre l’emphase sur les communautés afin de diminuer leurs impacts sur cet écosystème déjà fragilisé par diverses actions anthropiques. C’est ainsi que le projet a favorisé la création d’une alternative de subsistance à travers le reboisement des essences économiquement rentable et ou qui rentrent directement dans la consommation. Il s’agit notamment de l’avodiré et du petit cola qui sont très prisés dans la localité.
« Les femmes peuvent passer des semaines dans la forêt primaire, en laissant leurs enfants derrière elles, à la recherche de l’avodiré ou du petit cola. Pour y arriver, elles doivent escalader une montagne de plus de 1000 mètres d’altitude. Mais la demande étant pressante sur ces fruits qu’on trouve nulle part en Basse Guinée qu’à Kounounkan, les communautés se lancent dans l’aventure en dépit des risques. » Explique Mohamed Fanta Tounkara, conservateur en chef de la réserve.

Le problème exprimé par le conservateur en chef de la réserve est entre autre ce que va résoudre le projet de restauration lorsque les arbres vont commencer à produire des fruits. C’est-à-dire, rapprocher les communautés plus précisément les femmes des ressources naturelles provenant de la forêt. En tout cas, il faut compter sur le retour des primates qui vont surement favoriser la propagation des espèces plantées dans les environs.